C’est au début des années 1970, dans la petite ville de Lyme (Connecticut), que le Dr Burgdorfer a découvert la borréliose de Lyme, une maladie parasitaire dont le diagnostic n’est pas évident. La maladie de Lyme a probablement toujours existé: des analyses effectuées sur Ötzi, l’homme préhistorique qui a été retrouvé dans les Alpes en 1991, ont permis de démontrer que la bactérie Borrelia était présente dans ses cellules.
Le nombre de personnes atteintes de maladie de Lyme est en constante augmentation. Toutefois, il n’est pas facile d’avoir une idée claire de la situation, car les chiffres relatifs à la maladie de Lyme sont sujets à controverse. Selon le réseau Sentinelles, basé sur une coopération de chercheurs, pédiatres et médecins généralistes, la maladie de Lyme touchait 35 500 personnes en 2013. Ce chiffre est passé à 50 000 en 2016. Il est difficile d’avoir des chiffres complètement exacts, parce que la maladie de Lyme n’est pas à déclaration obligatoire et que de nombreux cas non répertoriés échappent aux statistiques. Toutefois, les différentes sources sont unanimes pour dire que le nombre de patients atteints de la maladie de Lyme est en constante augmentation. Selon le professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine, spécialiste des infections chroniques, et le docteur Richard Horowitz, spécialiste de la maladie de Lyme, nous serions en état de pandémie.
La tique est un acarien ectoparasite vertébré, c’est-à-dire un parasite qui vit sur le corps d’un être vivant. Si l’on dénombre environ 1000 espèces de tiques dans le monde, dont 41 espèces en France, seules 10 à 20% des tiques sont porteuses d’une bactérie parasite, le spirochète, dit Borrelia. La maladie de Lyme est le plus souvent occasionnée par une piqûre de tique contaminée, c’est-à-dire par une tique qui porte la bactérie dans son tube intestinal. Hormis les tiques qui sont des arachnides, la maladie de Lyme peut également être véhiculée par des insectes, par exemple les taons, les moustiques, les poux ou les puces.
On connaît aussi d’autres cas beaucoup plus rares où la maladie de Lyme est transmise lors d’une transfusion sanguine, ou de la mère au bébé, ou encore dans certains cas par voie sexuelle.
Il faut au moins 24 heures à la bactérie borellia pour passer dans notre sang. Mais ensuite, elle se dissémine à travers les tissus et les fluides corporels. Cette bactérie a une grande facilité à muter et à s’adapter à son environnement. Parce qu’elle est capable de s’installer dans tous les systèmes d’organes (auditif, oculaire, digestif, respiratoire, hématologique, hépatique, pancréatique, musculaire, squelettique, cutané et plus encore neurologique), elle provoque des symptômes protéiformes, provoqués par une surexcitation du système nerveux. La maladie de Lyme est « l’une des plus grandes imitatrices d’autres maladies » (Duray PH, in Reviews of Infectious Diseases, vol II, suppl 6, 1989). Et ceci d’autant plus que les tiques infectées par les Borrelia sont souvent également porteuses d’autres bactéries ou parasites (Rickettsia, Babesia, Bartonella, Ehrlichia, Coxiella, Brucella, etc.) ainsi que de virus, d’où des symptômes concomitants. On parle alors de co-infections qui sont tout aussi difficiles à traiter que la borréliose de Lyme.
C’est précisément parce que les individus sont souvent atteints de co-infections que la maladie de Lyme est difficile à détecter. En effet, lorsqu’une piqûre de tique provoque un halo rouge, que l’on désigne par le terme d’érythème migrant, l’individu qui a été piqué aura en général le réflexe d’aller consulter son médecin qui pourra lui administrer un antibiotique. Cet antibiotique, pris peu après la piqûre, sera efficace et empêchera la maladie de se développer. Par contre, il faut savoir que toutes les piqûres de tiques infectées ne provoquent pas d’érythème migrant. Dans ce cas, la personne n’aura pas forcément le réflexe d’aller consulter. Pire encore : qui pourrait imaginer qu’une piqûre de moustique ou de taon, anodine en soi, puisse lui véhiculer une co-infection ? Avec la mondialisation, les taons et les moustiques prennent l’avion eux aussi et c’est ainsi par exemple qu’un Européen qui ne sera jamais allé dans la cordillère des Andes pourra se retrouver infecté par la bartonella bacilliformis transmise par la piqûre du lutzomia verrucarum.
Dans ce contexte, il apparaît que bien souvent, on se retrouve infecté sans le savoir. La présence d’un érythème migrant consécutif à une piqûre de tique peut nous mettre la puce à l’oreille, mais comme nous l’avons expliqué ci-dessus, toutes les piqûres de tiques n’engendrent pas d’érythèmes, et les piqûres de taons ou de moustiques encore moins.
En l’absence de traitement immédiat, les bactéries inoculées ont donc tout le loisir de se multiplier et de s’installer dans tous les systèmes de l’organisme. À ce moment-là, la maladie prend une forme chronique. Sous sa forme chronique, la maladie de Lyme provoque une sorte de « syndrome infectieux multisystémique » (SIMS) selon l’appellation du Dr Richard Horowitz, spécialiste mondial de cette pathologie. Une fois installée, la bactérie produit des « biofilms », substances gélatineuses qui la rendent extrêmement résistante aux antibiotiques.
A noter également que les symptômes ne sont pas toujours constants, mais qu’ils vont et qu’ils viennent. Qui plus est, on ne peut pas dire que les symptômes soient véritablement spécifiques. Dès lors, comment trouver la cause à toutes sortes de douleurs diffuses, fugaces, parfois persistantes, invalidantes, à toutes sortes de maux sur lesquels il est difficile de mettre des mots ?
Evoluant par phases, la maladie de Lyme pourra parfois se faire oublier pendant quelque temps avant de se rappeler au bon souvenir de son hôte. Parmi les facteurs susceptibles de faire resurgir la maladie figurent la charge en métaux lourds, un niveau élevé d’inflammation dans l’organisme, une exposition chronique aux champs électromagnétiques et une médiocre capacité de l’organisme à se détoxifier.
Les métaux lourds sont aujourd’hui présents partout : dans les aliments que nous ingérons, dans l’eau que nous buvons, dans le papier que nous touchons, dans les éclairages que nous utilisons. Citons quelques exemples : les gros poissons (saumons, espadons, thons) contiennent du mercure, l’eau du robinet peut dans certains cas contenir de l’arsenic, certains papiers anciens contiennent du plomb, tandis que les néons contiennent du mercure à l’état gazeux. On dénombre une dizaine de métaux lourds : arsenic, cadmium, chrome, cuivre, mercure, nickel, plomb, sélénium, zinc. D’où l’importance de réaliser des chélations, toujours sous surveillance médicale. Il importe également de faire très attention aux amalgames dentaires qui, au fil des années, deviennent poreux et libèrent des métaux lourds. Pour plus d’informations sur les amalgames dentaires et leur impact, vous pouvez consulter les ouvrages du Docteur Dieuzaide.
L’inflammation dans le corps joue un rôle dans l’affaiblissement du terrain : plus son niveau augmente, plus l’individu devient vulnérable. Le niveau d’inflammation peut être déterminé par une prise de sang (dosage de la CRP ultrasensible) et peut, entre autres, être corrigé par l’adaptation de l’alimentation, en privilégiant les aliments basifiants et les anti-oxydants, mais aussi en prenant des compléments alimentaires.
L’exposition aux champs électromagnétiques contribue elle aussi de manière significative à l’affaiblissement du terrain. En effet, il semblerait que les ondes électromagnétiques servent de carburant à la Borrelia et aux bactéries apparentées. En d’autres termes, ces bactéries se nourriraient des ondes électromagnétiques, elles seraient en quelque sorte électrosensibles. Cette thèse a été développée par le professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine 2008. Ainsi, dans un article publié dans Interdisciplinary Sciences 2009, vol. 2, il conclut: « les basses fréquences du bruit électromagnétique ambiant déclenchent l’émission d’ondes électromagnétiques par l’ADN d’agents infectieux, virus et bactéries présents dans le corps humain et pourraient contribuer à leur action pathologique». Par ailleurs, comme l’a expliqué le Dr Béatrice Milbert, spécialiste des maladies tropicales, dans une interview intitulée « Nous sommes face à une pandémie de Lyme » parue dans Féminin Bio du 15 mars 2019, « l’utilisation des technologies sans fil provoque une altération et une ouverture de la barrière hémato-encéphalique, permettant le passage de métaux lourds, des pesticides et aussi de Borrelia, qui s’installe dans le cerveau ».
Plus le corps sera rempli de toxines (parasites, bactéries, métaux lourds, action conjuguée des ondes électromagnétiques), plus il aura de difficultés à se nettoyer, à détoxifier. Nous ne sommes pas égaux devant la détoxification: certains y arrivent très bien, d’autres beaucoup moins bien. Plus le corps sera soumis à ce que l’on appelle le stress oxydatif, plus le terrain s’affaiblira, et plus les bactéries de Lyme seront susceptibles de proliférer.
Sous sa forme chronique, la maladie de Lyme peut provoquer des réactions auto-immunes secondaires (inflammations, sensibilité aux produits toxiques).
Véritable inventaire à la Prévert (on compterait plus de 70 symptômes), ses manifestations, selon les patients, peuvent prendre la forme de contractures, de maladie de Ménière, de maux de tête, de fièvre, de douleurs, de paralysie faciale, d’encéphalite, de vertiges, de problème de peau, de douleurs articulaires, d’arthrite, de grande fatigue chronique, d’autisme, de sclérose en plaque, de maladie de Parkinson, de dysfonctionnement thyroïdien, de fibromyalgie, ou encore de maladie d’Alzheimer.
Le témoignage ci-dessous d’un papa est édifiant: alors que son fils avait 9 ans et qu’il était en pleine santé, après un trek dans les Vosges, il a été pris de divers symptômes : maux de tête, grosse fatigue, douleurs articulaires, pertes de concentration, essoufflement, toux, raideur de la nuque, engourdissement des doigts. En somme, une panoplie de symptômes non spécifiques, discontinus et inexpliqués. Commence alors la tournée des médecins et une errance médicale. Au fil des mois, les symptômes ne faisaient que s’accroître. L’enfant de 9 ans n’avait plus la force de se lever pour aller à l’école, alors que jusque-là il y allait de bon cœur et avec enthousiasme. Monter la moindre côte à pied était devenu impossible. Gravir les marches d’un escalier lui demandait un effort surhumain et il arrivait en haut complètement épuisé. Il devenait de plus en plus pâle. Après deux ans, le diagnostic est enfin tombé: maladie de Lyme, avec un syndrome infectieux multi systémique. L’enfant de 9 ans et son papa n’avaient pas encore compris que leur quotidien allait être bouleversé. Réforme drastique de l’alimentation, détoxification, baisse de l’inflammation. En somme, un parcours du combattant pour arriver à maintenir toute la série de symptômes sous contrôle. 2 ans après, à l’âge de 11 ans, l’enfant a enfin été en mesure de retourner à l’école.
Mal identifiée, la maladie est encore mal comprise. La présence d’un érythème migrant consécutif à une piqûre de tique est la preuve formelle d’une maladie de Lyme et ne nécessite pas d’autres tests pour confirmer le diagnostic. Toutefois, comme nous l’avons expliqué plus haut, environ la moitié des piqûres de tiques infectées ne produisent pas d’érythème migrant. Or, nombreux sont ceux qui pensent encore qu’absence d’érythème migrant signifie absence de contamination.
Il existe aujourd’hui plusieurs tests disponibles sur le marché : le test ELISA, le test Western Blot et la PCR par exemple. Le test ELISA et le test Western Blot sont malheureusement peu sensibles, même si le test Western Blot l’est déjà un peu plus. La PCR (amplification en chaîne par polymérase) est un test ADN que peuvent réaliser les personnes chez qui les tests sanguins sont négatifs. La PCR est beaucoup plus spécifique et ne produit que peu de faux positifs.
Le professeur Christian Perronne bataille depuis des années pour que des tests de détection calibrés soient élaborés et pour que les protocoles de diagnostic et de soins soient revus.
Quid du vaccin? Il n’en existe pas. Un vaccin a bien été commercialisé aux USA entre 1999 et 2002 mais il ne couvrait que la seule espèce pathogène de tique existant sur le sol américain. L’Europe, elle, possède trois souches pathogènes.
De son côté, l’Autriche fait, depuis 1981, des campagnes de vaccination contre l’encéphalite transmise par les tiques, mais cette maladie est due à un virus et n’est pas la borréliose de Lyme.
Si un anneau rouge apparaît autour d’une piqûre de tique, le fameux érythème migrant dont nous parlions ci-dessus, il faut sans tarder prendre des antibiotiques. A ce stade, ils sont encore efficaces.
Si la maladie est installée, un traitement aux antibiotiques prolongé s’avère en général inefficace et de plus il provoque bien souvent des effets secondaires.
Dans les cas de maladie de Lyme chronique, la phytothérapie peut se révéler très efficace : les graines de margousier (neem), largement utilisées dans la médecine ayurvédique, ont des propriétés antifongiques, antiparasitaires et antibactériennes. Dans une optique de déparasitage, il est également possible d’effectuer la cure du foie d’Hulda Clark. Le foie étant l’organe majeur de la détoxification, il est important de le nettoyer régulièrement, par exemple au printemps et à l’automne. Les principes de la cure d’Hulda Clark reposent sur la prise de brou de noix, d’absinthe, de clous de girofle (trois substances aux propriétés antiparasitaires) et de deux acides aminés : l’arginine, destinée à éliminer l’ammoniaque présent dans l’organisme et l’ornithine, destinée à favoriser la relaxation et l’endormissement. Dans tous les cas, il est indispensable de consulter un médecin et de ne jamais pratiquer d’auto-médication, même dans le domaine de la phytothérapie.
La biorésonance, méthode utilisée en médecine non conventionnelle, permet de faire des bilans de terrain et, à l’aide de fréquences électromagnétiques ultra faibles envoyées dans l’organisme, de déterminer par quelles bactéries ou parasites un organisme est infecté. La biorésonance permettrait également de traiter les bactéries et parasites un à un, dans une optique de traitement de la maladie de Lyme par exemple. Certains thérapeutes associent la biorésonance à des traitements basés sur les huiles essentielles. Toutefois, lorsqu’elle est associée à un traitement basé sur les huiles essentielles, la consultation d’un médecin est indispensable.
Enfin, l’ozonothérapie ou thérapie par l’ozone fait partie des techniques qui pourraient révolutionner la médecine. L’ozone aurait des propriétés qui seraient bénéfiques aux cellules saines et aurait des capacités antibactériennes curatives, ainsi que des propriétés de détoxification. En Belgique, le Dr Schmitz, spécialiste de l’ozonothérapie, a démontré que l’ozone stimule la production des enzymes qui agissent comme piégeurs des radicaux libres. L’ozone agirait par oxydation tout en favorisant la production d’anti-oxydants.
Egalement appelée réaction de Jarish-Herxheimer ou réaction de Herxheimer, le Herx est une réaction inflammatoire typique du traitement de la maladie de Lyme. Il se traduit par une libération massive de toxines liées à l’élimination des bactéries. Souvent, le Herx s’accompagne d’une détérioration de l’état du patient, mais il s’agit souvent d’un passage temporaire qui débouche sur une amélioration de son état général.
Parce que les méthodes alternatives (phytothérapie, biorésonance et ozonothérapie par exemple) peuvent déclencher de violents Herx ou autres réactions, il est indispensable de ne pas se lancer dans l’une ou l’autre méthode sans consulter votre médecin. En aucun cas les informations figurant dans cet article ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin, seul en mesure d’évaluer votre état de santé.
D’abord savoir où sont les dangers: les régions particulièrement touchées ont longtemps été l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et, en France, l’Alsace-Lorraine et les Vosges. Toutefois, la maladie rayonne de plus en plus autour de ce noyau central et à l’heure actuelle, tout notre territoire est plus ou moins touché. C’est en Alsace que cette contamination est la plus fréquente, avec 18% de tiques qui sont infectées. Sans doute l’expansion accélérée de la maladie est-elle due en grande partie au réchauffement climatique. Aux USA par exemple, la maladie a augmenté de 320% en vingt ans…
Dans les régions infectées, ce sont les forêts, bois, espaces herbus qui sont les plus à craindre. Et, à titre préventif, il faut donc prendre les précautions qui s’imposent: vêtements couvrants (penser à mettre des manches longues, à porter des pantalons, des chaussures fermées, à mettre des chaussettes, un couvre-chef), à glisser dans votre sac-à-dos un spray anti-tiques, un crochet spécial pour retirer les tiques (à faire le plus tôt possible, en tout cas dans les 24 heures) et à désinfecter la zone piquée. Au retour d’une marche dans les bois, pensez à procéder à un examen soigneux de votre corps. Les bûcherons et autres travailleurs en forêt sont particulièrement exposés et, à ce titre, la maladie de Lyme est reconnue comme maladie professionnelle.
Si vous repérez une tique sur vous ou sur votre animal, il va falloir la retirer sans laisser la tête. La meilleure méthode consiste à utiliser un tire-tique. Il n’est pas recommandé d’utiliser de produit chimique sur la tique (éther, désinfectant, alcool sur la tique), car celle-ci risquerait de régurgiter et de libérer plus de microbes, parasites et bactéries. Il est important de placer le tire-tique sous la tique, puis de tourner dans le sens inverse des aiguilles d'une montre jusqu’à ce qu’elle se décroche. Enfin, n’oubliez pas de désinfecter la zone de la morsure après avoir retiré la tique. Après avoir décroché la tique, jetez-la, mais sans la toucher à mains nues.