Le syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques (SICEM)
Ce syndrome désigné communément par électro-hypersensibilité est dû à toutes sortes de fréquences: des plus basses aux plus hautes. Mais c’est tout un ensemble de facteurs qui déclenche ce syndrome chez les personnes prédisposées à y être sensibles pour des raisons biologiques (génétiques ou épigénétiques): la proximité des champs électromagnétiques, leur intensité, la durée de l’exposition ainsi que l’accumulation de divers champs qui forment un « brouillard » électromagnétique …
De même que l’intolérance aux produits chimiques (Multiple Chemical Sensitivity ou MCS) à laquelle elle est souvent liée et qui induit des symptômes très voisins voire semblables, l’intolérance aux champs électromagnétiques (CEM) peut se muer en une susceptibilité et de là en une hypersensibilité (électro-hyper-sensibilité ou EHS). Ces différentes étapes sont marquées par un seuil de tolérance de plus en plus bas induit par une inflammation chronique due à une exposition prolongée (aux ondes ou aux produits chimiques)
Comme les produits chimiques, les ondes électromagnétiques traversent la barrière hémato-encéphalique et provoquent avant tout une inflammation du système nerveux central ; mais d’autres systèmes (immunitaire, cardiaque, cutané…) peuvent être également impactés ; ainsi la neuro-inflammation est souvent liée, par un processus complexe, au syndrome de l’intestin poreux (dans ce cas c’est la barrière intestinale qui n’est plus efficace).
A noter que certains thérapeutes constatent chez les électro-hypersensibles une pollution de l’argent colloïdal et surtout du Titanium (comme l’a mis en évidence une équipe du CEA de Saclay en 2013, le dioxyde de titane fait des trous dans la barrière intestinale et hémato-encéphalique)
En plus d’éviter l’argent colloïdal, il faut donc être plus que circonspect envers les produits au titane; certes ce métal est officiellement banni de l’alimentation depuis le 1er janvier 2020 (c’était le E171), mais il reste autorisé pour d’autres produits même sensibles comme le sont les cosmétiques et produits d’hygiène, certains médicaments même en apparence « banals » et couramment usités (doliprane…) ou encore les implants dentaires.
Voyons maintenant les symptômes les plus fréquents qui peuvent « signer » le SICEM / syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques (mais répétons ici que le MCS / syndrome d’intolérance aux produits chimiques donne fréquemment les mêmes symptômes et que très souvent les deux intolérances sont liées chez un même patient).
Les symptômes de l’électro-sensibilité :
- Maux de tête et ondes électromagnétiques
En général, les maux de tête dus à l’électro-sensibilité ne sont pas réduits à un seul côté : ce ne sont donc pas des migraines au sens clinique du terme. Après avoir écarté d’autres causes possibles (hypertension, problème vasculaire…) par les examens qui conviennent (echodoppler, IRM…), les spécificités de ces maux de tête vont suggérer une origine d’hypersensibilité. Ils s’accompagnent en effet très souvent d’une raideur de la nuque, et d’autres troubles comme des troubles cognitifs ; d’autre part, ils ne sont pas soulagés par les habituels médicaments antimigraineux ni par un repos dans l’obscurité.
- Fatigue chronique et ondes électromagnétiques
Ce symptôme est très fréquent chez les EHS. La fatigue peut être ressentie surtout le matin après une nuit non réparatrice, mais elle peut aussi être constante et aller jusqu’à l’épuisement. Il faut donc commencer par éliminer toute cause somatique du symptôme avant d’envisager un diagnostic de syndrome de fatigue chronique dû aux CEM.
- Atteintes cardiaques et ondes électromagnétiques
Les champs électromagnétiques peuvent induire des troubles du rythme cardiaque : palpitations, tachycardie, tachyarythmie. C’est pourquoi un des pires gestes est de glisser son téléphone portable allumé dans la poche de son blouson…
Ces troubles sont encore augmentés si le patient a un pacemaker car celui-ci fonctionne comme une antenne par rapport aux ondes. Un holter gardé plusieurs jours aidera à poser un diagnostic et un interrogatoire poussé pourra mettre sur la voie de l’électrosensibilité.
On a remarqué aussi qu’une présence prolongée près d’une ligne à haute tension peut causer une hypotension ou au contraire une hypertension artérielle au point de provoquer un malaise. Dans les cas extrêmes, la mort peut même survenir par fibrillation ventriculaire.
- Perturbations sensitives ou dermatologiques et ondes électromagnétiques
Elles font partie des symptômes les plus fréquents en cas de SICEM.
Les ondes électromagnétiques peuvent en effet provoquer (surtout sur le visage, les membres supérieurs, voire le tronc) des picotements, fourmillements, rougeurs, érythèmes voire brûlures du second degré ou encore des œdèmes. En général ces manifestations sont fugaces et ne laissent pas de trace. Mais dans quelques cas ont été constatés des nodules dermo-hyperdermiques au niveau du cuir chevelu.
Lorsque ces symptômes s’accompagnent d’autres troubles comme faux vertiges, troubles de la marche ou troubles oculaires, ils pourraient être trompeurs et faire penser à une sclérose en plaques (SEP). Il faut donc étudier cette possibilité par des examens adéquats (IRM, fond d’œil, voire ponction lombaire). Mais si la SEP est écartée, l’origine électromagnétique peut être établie et l’état du patient amélioré lorsque la charge des ondes est abaissée.
- Atteintes psychiatriques et ondes électromagnétiques
Bien que la très grande majorité des EHS ne relèvent pas de la psychiatrie, un très petit nombre semble en relever. En effet, à la suite d’une trop grande fatigue chronique et d’une angoisse née d’une non-reconnaissance de leur état, les patients peuvent développer un symptôme dépressif sévère, des crises d’angoisse voire de panique, des troubles du comportement, une désorientation et une confusion, des hallucinations… Dans ce cas le praticien aura tendance à traiter le patient avec les outils de la psychiatrie. Toutefois rien ne vaudra alors le sevrage du patient de toute onde électromagnétique, et son traitement par des anti-oxydants.
- Problèmes ophtalmiques ou ORL et ondes électromagnétiques
Les symptômes ophtalmiques, douleurs et troubles visuels peuvent être causés par une intolérance aux champs électromagnétiques Dans la sphère ORL, l’électrosensibilité peut provoquer des acouphènes associés à une hyperacousie (moins souvent à une hypoacousie qui est alors surtout unilatérale) ou à de faux vertiges; un audiogramme et une prise de sang mesurant le taux de protéines S100B aidera à préciser le diagnostic d’électrosensibilité.
- Douleurs musculaires et ondes électromagnétiques
L'hypersensibilité aux ondes électromagnétiques peut se traduire par des symptômes tels que douleurs diffuses au niveau des membres supérieurs et/ou inférieurs, ou même du tronc, avec souvent une raideur de la nuque et des trapèzes. Dans sa forme extrême, la douleur musculaire peut même évoquer la fibromyalgie. Mais un echodoppler et les marqueurs biologiques pourront aider au diagnostic.
- Troubles du sommeil et ondes électromagnétiques
Les insomnies et autres troubles du sommeil sont fréquents chez les EHS. Les CEM, en affectant l’activité électrique du cerveau, perturbent cet état et l’on peut objectivement détecter les perturbations du sommeil paradoxal par un électroencéphalogramme (EEG). En plus d’un impact sur la production de la mélatonine, les CEM ont une action néfaste sur les systèmes immunitaire et hormonal. Les principaux incriminés peuvent être tout d’abord (mais pas seulement) dans l’environnement immédiat : un radio-réveil, certaines lampes de chevet, babyphone numérique, téléphone portable même en veille ou encore les ondes provenant de chez le voisin…Avec les zones blanches de plus en plus rares et les relais-téléphoniques toujours plus puissants, le sommeil, entre autres troubles, risque d’être de plus en plus perturbé, le repos moins réparateur et, partant, la vie quotidienne plus impactée négativement.
- Concentration et ondes électromagnétiques
Ce qui est dit pour les troubles du sommeil est valable, en état de veille, pour les troubles cognitifs qui peuvent être générés ou augmentés par les CEM. Le défaut de concentration est le premier stade de troubles cognitifs comme les troubles de la mémoire, les troubles de la perception, des difficultés de pensée. Le stade extrême peut mener à des maladies neurodégénératives comme maladie d’Alzheimer ou de Parkinson (voir ci-après).
- Perturbations neurologiques et ondes électromagnétiques
L’exposition aux CEM peut provoquer des faux vertiges et des troubles de l’équilibre, le signe de Rombert (dans une petite proportion), une disparition subite mais transitoire de la force musculaire d’un membre, ou des symptômes évoquant une sclérose en plaques, une maladie de Parkinson ou encore une atteinte épileptique. Etablir un diagnostic n’est pas simple et il est difficile de dire si les ondes électromagnétiques ont causé ou seulement déclenché ou amplifié une affection déjà en cours d’installation.
- Symptômes arthritiques et ondes électromagnétiques
Les symptômes arthritiques peuvent se manifester chez certains EHS…
Mais attention aux termes : en effet, une manière de soulager l’arthrite est la physiothérapie qui utilise des ondes magnétiques pulsées ! A ne pas confondre avec les CEM qui, eux, impactent négativement l’organisme, et peuvent provoquer des douleurs diffuses dans les articulations de n’importe quelle partie du corps, ou même des poussées d’arthrose au niveau des mains.
- Stérilité et ondes électromagnétiques
Chez les hommes comme chez les femmes en âge de procréer, un lien semble établi maintenant (et avéré chez les rats) entre le port d’un téléphone mobile allumé porté dans la poche, ou l’utilisation sur les genoux d’un ordinateur portable avec WiFi allumé et la baisse de production et de qualité des spermatozoïdes chez les premiers et une diminution du nombre de follicules des ovaires chez les secondes ; d’où une baisse de la fertilité chez les deux.
- Chez l’enfant et l’adolescent
Dyslexie, troubles de la concentration, déficit de mémoire (d’où un retard scolaire), mais aussi violence peuvent résulter d’une grande exposition aux CEM.
Mais les symptômes peuvent être encore plus extrêmes lorsque cette exposition est exagérément étendue dans la durée et l’intensité. Ainsi certains adolescents dormant avec leurs portables non éteints sous l’oreiller ont développé des pertes de connaissance, une tumeur cérébrale, ou encore une maladie d’Alzheimer !
Sans compter les bébés qui se révèlent autistes lorsque la mère aura été largement exposée à des CEM au cours de sa grossesse (combien de femmes enceintes consultent avec fébrilité l’arrivée de leurs SMS avec leurs portables confortablement installés sur leurs ventres !)
L’énumération des symptômes dus à l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques n’est pas ici exhaustive.
L’hypersensibilité, avec ses manifestations protéiformes, a longtemps eu du mal à se faire reconnaître. Mais à la suite de jugements de tribunaux, elle a acquis le statut de handicap (Toulouse, 2015), puis de maladie professionnelle, d’abord dans le cas d’un travailleur du secteur privé (Versailles, 2018) et ensuite dans celui d’un travailleur de la fonction publique (Cergy-Pontoise, 2019). Elle ne doit plus rester sous-estimée et il est urgent de se protéger des CEM qui nous entourent d’un « brouillard » électromagnétique : d’abord si nous sommes dans la catégorie des personnes fragiles ou si nos lieux d’habitation ou de travail sont particulièrement exposés, mais aussi si nous ne ressentons rien de particulier. En effet, une médiocre tolérance aux ondes peut passer inaperçue pendant des années mais, à force d’accumuler les inflammations, l’organisme peut basculer presque d’un coup dans l’hypersensibilité. Il est alors plus difficile de revenir en arrière. C’est pourquoi il vaut mieux prévenir et mettre en « amont » des barrières efficaces ; mais si l’hypersensibilité est déjà déclarée, il faudra aller vers des solutions plus drastiques.